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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/336

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tout simplement m’assurer que cette jeune personne est bien mademoiselle Vanda.

— Monsieur, répondit sèchement Armand, cette jeune personne, ainsi que vous vous permettez de la nommer, est ma sœur. Quel que soit le nom qu’il vous plaise de lui donner, je ne souffrirai, sous aucun prétexte, que vous la fassiez intervenir ainsi dans une conversation en plein air.

Et, s’adressant à Vanda :

— Laure, lui dit-il, rapproche-toi un peu des serviteurs, je te prie. Il est inutile que tu entendes ce que nous disons, monsieur et moi.

— Oh ! très inutile, mon frère, répondit la charmante espiègle.

Et, se retournant, elle s’éloigna aussitôt.

L’inconnu se mordit les lèvres jusqu’au sang et parut désappointé.

Cependant, après un instant, son front se rasséréna, et il reprit d’une voix railleuse :

— C’est sans doute à M. le comte Armand de Valenfleurs que j’ai l’honneur de parler ? dit-il.

— Je ne vous comprends pas, monsieur, répondit froidement le jeune homme, qui s’attendait à cette question : mais bien que je ne reconnaisse à personne le droit de m’interroger, et à vous moins qu’à tout autre, qui avez sans doute de bonnes raisons pour vouloir rester inconnu, je ne demande pas mieux que de vous dire qui je suis, mais seulement en présence du commissaire de police, où je vous prie de m’accompagner afin d’expliquer votre étrange conduite, et de vous faire connaître, vous aussi. Voici précisément deux gardiens du bois, sans doute ils ne refuseront pas de nous accompagner jusqu’au bureau de ce magistrat.

L’inconnu fronça les sourcils ; il pâlit affreusement et fit un mouvement comme pour prendre une arme cachée sous ses vêtements en poussant une exclamation étouffée.

Mais, se ravisant presque aussitôt, il tourna machinalement la tête ; il aperçut alors les deux gardiens arrêtés