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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/351

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mieux, un cocher, deux valets de chambre, un cuisinier et un aide, deux valets de pied et deux palefreniers ; seulement, choisis-les solides et braves, on ne sait pas ce qui peut arriver ; tu leur feras quitter ma livrée, et tu leur en donneras une autre de fantaisie, assez sombre.

— Monsieur sera content de moi ; je reviendrai ici ensuite ?

— Non, tu resteras là-bas, au contraire ; j’ai besoin d’un homme sûr, tu seras mon majordome.

— Comme il plaira à monsieur ; cependant, j’aurais bien désiré rester près de monsieur.

— Jaloux ! C’est précisément pour t’avoir près de moi que je te fais majordome, ou intendant, si tu aimes mieux.

— Oh ! alors, je ne me plains plus.

— À propos, tu sais conduire ?

— Pardi ! un ancien maréchal de logis de cuirassiers !

— C’est vrai, je ne sais ce que je dis ; les armes ? les costumes ?

— Tout a été acheté ; je n’ai rien oublié.

— À la bonne heure ! Pars maintenant, et emmène avec toi ceux de tes camarades que tu auras choisis ; seulement, bouche cousue.

— Quand monsieur viendra-t-il rue de Reuilly ?

— Aujourd’hui même, attends-moi vers deux heures.

— Dans une heure, je serai à mon poste et je ne bougerai plus.

— Vas maintenant ; bientôt tu me verras.

Joseph se leva, salua respectueusement son maître et sortit.

Julien n’avait de secret ni pour sa femme ni pour son père.

À déjeuner, lorsque les domestiques se furent retirés après avoir servi le café, Julien fit part de sa nouvelle acquisition à Denizà et au docteur.

— Je n’ai pas encore vu cette maison, ajouta-t-il en terminant, mais si c’est une ancienne petite maison de ce