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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/369

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même au péril de ma vie, dans la lutte que vous entamez contre le Mayor, vous avez ma parole, et vous savez que vous pouvez compter sur moi.

— Je le sais depuis longtemps, voilà pourquoi je suis…

— Pardon, monsieur, un mot encore ; je vous servirai, mais sans aucun marché semblable à celui que nous avons fait, il y a quelques années, entre nous au Mexique, ma résolution en est prise.

— Cependant, monsieur…

— N’insistez pas, je vous en supplie. J’ai fait un serment, je le tiendrai à tout prix, quoi qu’il arrive. En vous servant, je combats pour ma propre cause, et c’est encore un service que vous me rendez, puisque, selon toute probabilité, grâce à vous je parviendrai à tenir mon serment.

— Laissons donc cette question de côté, puisque vous l’exigez.

— Je l’exige, oui, monsieur, car dans le cas contraire je serais forcé de rester neutre dans votre querelle avec mon implacable ennemi, ce qui me chagrinerait fort.

— C’est bien, monsieur, tout est dit à ce sujet ; mais vous accepterez tout au moins de me serrer la main.

— Oh ! de grand cœur, monsieur, répondit-il avec émotion, en pressant dans sa main celle que lui tendait Julian, vous ne pouviez, monsieur, me causer une plus grande joie et me mieux récompenser de ce que j’espère faire pour amener la réussite de vos projets.

— Maintenant que tout est règlé entre nous, dit Julian gaiement, avez-vous quelques renseignements à me fournir sur notre ennemi commun ?

— Aucun, ou du moins très peu jusqu’à présent : ce n’est que depuis ce matin que je me suis mis en campagne décidément ; mais j’attends ce soir même des renseignements positifs. Tout ce que je puis vous apprendre en ce moment, c’est que ce drôle de Calaveras, l’âme damnée du Mayor, est à Paris, lui aussi.

— Comment ce misérable n’est donc pas mort !

— Comment, mort ?