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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/370

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— Oui, ce Felitz Oyandi, car tel est son nom, était déserteur de l’armée française ; il a dû être fusillé à Urès.

— Non pas ; il est bien vivant à Paris, où il trame on ne sait quelle affaire mystérieuse.

— Sans doute de compte à demi avec le Mayor ?

— C’est probable ; du reste, nous le saurons bientôt. Ah ! il se nomme Felitz Oyandi ; c’est bon à savoir.

— Je le connais depuis l’enfance ; nous sommes du même pays. Mais soyez prudent. Êtes-vous bien sûr de votre espion ?

— Comme de moi-même ; lui aussi a juré de se venger du Mayor ; notre haine commune nous a rapprochés. Mais à propos, vous le connaissez !

— Moi, allons donc !

— C’est Sébastian, cet ancien matelot qui…

— Mais il a été tué ! Je me le rappelle très bien ; il comparaissait devant le juge Lynch et faisait sa confession à haute voix.

— Quand il a reçu un coup de feu ?

— C’est cela même.

— Eh bien ! pendant que l’on courait après son assassin, lui, il s’est échappé.

— Pardieu ! voilà qui est bizarre ; et il est à Paris ?

— Depuis deux ans ; il suit le Mayor à la piste.

— Il doit être pauvre.

— Non pas, le drôle avait un magot caché en lieu sûr ; il est très à son aise.

— C’est étrange, tous les ennemis du Mayor semblent ressusciter pour l’accabler.

— On le croirait.

— Enfin, nous verrons ! Maintenant entendons-nous bien, où et comment nous rencontrerons-nous ?

— Nous nous rencontrerons demain entre quatre et cinq heures au café du Helder. Je vous parlerai le premier, je possède un grand talent de grime, je viendrai déguisé en officier en demi-solde ; en nous quittant, nous conviendrons d’un nouveau rendez-vous. De cette façon nous dépisterons les espions ; il est important que nous