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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/403

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— Oui, plus même que je n’espérais.

— Quoi donc ?

— Le complice de la sorcière était caché dans ce cabinet, attendant sans doute le moment propice de s’en aller ; peut-être même espérait-il vous assassiner ; malheureusement ou heureusement, comme il vous plaira, je l’ai surpris ; alors il a voulu fuir, nous nous sommes colletés ; il a essayé de me poignarder pour se débarrasser de moi.

— En effet, vous êtes blessé !

— Ce n’est rien, une égratignure, pas davantage ; la force du coup m’a renversé sans haleine, mais je me suis prestement relevé, et j’ai tiré quatre coups de revolver sur ce démon : ce qui me chagrine, c’est que je ne l’ai pas tué ; cependant, je crois l’avoir touché. Du reste, je vais m’en assurer tout de suite.

— Mais, comment ?

— Vous allez voir.

Et sans plus de cérémonie, laissant là Felitz Oyandi, tremblant de tous ses membres, le Mayor sauta délibérément dans le jardin.

Les traces laissées par l’ancien matelot dans sa fuite étaient parfaitement visibles.

Le Mayor les suivit dans tous leurs méandres.

Bientôt il aperçut des gouttes de sang ; elles augmentaient et formaient une ligne rouge non interrompue jusqu’à la porte.

Le Mayor essaya, mais en vain, de l’ouvrir.

Sebastian l’avait refermée du dehors.

Le Mayor revint alors vers la fenêtre où Felitz Oyandi s’était accoudé et suivait avec anxiété tous ses mouvements.

— Il en tient ! je ne m’étais pas trompé, murmurait le Mayor tout en marchant ; j’ai dû le toucher deux fois, mais légèrement, c’est un rude mâtin ! Comment se fait-il qu’il ne soit pas mort ? Caraï ! voilà un ennemi qui me tombe du ciel, ou me vient des enfers, et dont je me serais bien passé ! Hum ! ajouta-t-il en hochant la tête, cela va