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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/413

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pour entrer, le Mayor fit jouer un ressort dissimulé dans un angle de la cheminée du cabinet : une porte secrète s’ouvrit.

Le Mayor prit congé de son complice, franchit le seuil de cette porte secrète, disparut dans les ténèbres et la porte se referma sur lui.

Dix minutes plus tard, il sortait paisiblement d’une maison située rue Sainte-Claire, n° 9.

Il avait complètement changé de vêtements ; il était en grande toilette.

Il descendit au petit pas la rue Sainte-Claire, et arriva sur une place.

À l’angle de la rue, une voiture de maître stationnait ; un valet de pied attendait près de la portière ouverte ; le Mayor monta dans la voiture, le cocher toucha, et les chevaux partirent au grand trot dans la direction du Trocadéro.

Le Mayor semblait soucieux ; évidemment les événements de la matinée le préoccupaient vivement.

Soudain, il fut tiré de ses réflexions par le brusque arrêt de sa voiture ; la portière s’ouvrit, le Mayor descendit ; il se trouvait devant l’église de la Trinité.

Le Mayor pénétra dans l’église, après avoir jeté, en passant, un louis à un pauvre assis sous le porche, un goupillon à la main.

L’église était déserte, sauf un bedeau en train d’éteindre quelques cierges, et un homme assis sur une chaise en face du chœur, et paraissant complètement absorbé dans une rêverie religieuse ou autre.

Cet homme était, malgré la chaleur, enveloppé dans un épais manteau, dont le collet relevé lui cachait tout le bas du visage, le haut, seul visible, se composait d’une chevelure ébouriffée en broussailles, et d’une paire de lunettes vertes posée d’aplomb sur un nez rouge et retroussé ; le tout surmonté d’un abat-jour en taffetas vert.

Après avoir pendant une minute ou deux promené un regard indifférent autour de lui, le Mayor traversa l’église et alla s’asseoir auprès de l’homme aux lunettes ; celui-ci