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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/59

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peut être cause de grands malheurs ; il faut qu’il disparaisse et il disparaîtra, cette nuit même. Donne seulement l’ordre ou mayordomo que le prisonnier me soit livré quand je le réclamerai.

— Que pensez-vous que nous devions faire, mon père ?

— C’est une extrémité terrible, répondit le docteur, mais cet homme, comme l’a dit Bernardo, a cent fois mérité la mort et sa présence ici est excessivement dangereuse : je me range à l’avis de Bernardo.

— C’est bien ; qu’il en soit donc ainsi, je t’accompagnerai.

— Comme il te plaira, seulement je tiens à prendre sur moi la responsabilité de cette exécution.

— Bah ! fit le chasseur, en riant, est-ce que tout n’est pas toujours commun entre nous ?

En ce moment la cloche du déjeuner sonna.

— Plus un mot, et à table ! dit le docteur.

Ils passèrent alors dans la salle a manger, où déjà tous les autres convives étaient réunis et les attendaient.

Le déjeuner fut très gai.

Les dames témoignèrent une joie véritable du retour des voyageurs.

Ceux-ci furent contraints l’un après l’autre de raconter les incidents de leur voyage.

Le succès obtenu par le docteur à Urès combla de joie la comtesse, qui ne comptait pas sur une réussite aussi prompte et aussi complète. Elle en félicita affectueusement les deux chasseurs.

Bernardo raconta alors, avec un entrain qui fit pâmer d’aise ses auditeurs, les diverses péripéties comiques ou sérieuses de son excursion dans la savane, sans, bien entendu, dire un seul mot qui pût compromettre le secret qu’il devait garder sur ses opérations.

Quand on se leva de table, la plupart des convives se retirèrent pour faire la siesta.

Quant à Julian et à son ami, ils firent de compagnie la visite des nouvelles fortifications et des campements établis par Julian.