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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/66

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vaillant, eux qui l’ont vu naître et l’ont connu faible aiglon, ne sachant pas encore se servir de ses ailes ; les chefs le remercient de l’honneur qu’il leur fait, et ils l’accompagneront avec joie jusqu’au grand Calli-Medecine, où ils salueront le grand Sagamore de leur nation.

Après ces paroles prononcées avec toute l’emphase indienne, les Comanches mirent pied à terre, et sans s’occuper de leurs chevaux, ils suivirent le jeune homme.

Les chevaux, abandonnés à eux-mêmes, restèrent immobiles comme s’ils eussent été attaches au piquet.

Les chasseurs mirent pied a terre, eux aussi, mais ils ne quittèrent pas la cour d’honneur, sauf Julian, Bernardo, Charbonneau et ño Ignacio, qui, sur un geste muet de don Pancho de Cardenas, suivirent les ambassadeurs.


XVII

OÙ IL EST PROUVÉ QUE LES RÉCEPTIONS SE SUIVENT, MAIS NE SE RESSEMBLENT PAS.


Don Cristoval de Cardenas, dont les rapports avec les Indiens étaient pour ainsi dire journaliers, et qui, par conséquent, avait un grand intérêt, non seulement à entretenir de bonnes relations avec eux, mais surtout à augmenter son prestige sur ces nations barbares et guerrières, qui le reconnaissaient pour être un des derniers descendants directs des anciens souverains du Mexique, avait fait établir à l’extrémité de l’une des ailes de l’hacienda un vaste bâtiment de forme ronde, construit tout entier en troncs d’arbres, et dont l’architecture avait été rigoureusement copiée sur les Calli-Medecine, ou maisons du conseil, qui existent dans tous les Atepelt, ou villages d’hiver des diverses nations peaux-rouges, résidant sur les immenses prairies auxquelles on est convenu de donner le nom de « territoire indien. »