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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/133

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rapprochés l’un de l’autre, le haut du corps légèrement penché en avant, afin de mieux explorer le terrain sur lequel ils manœuvraient.

Ils n’étaient plus qu’à quelques pas de leur embuscade, dans laquelle ils se préparaient à se blottir, lorsque tout à coup un nœud coulant tomba sur leurs épaules et fut si vigoureusement serré, que les pauvres diables roulèrent du même coup sur le pavé, plus qu’à demi étranglés, sans avoir même le temps de pousser un cri et de savoir ce qui leur arrivait.

Tahera les avait lacés !

Et grâce à l’habileté prodigieuse qu’il possédait, il avait si bien pris ses mesures, qu’il avait fait coup double sur les deux bandits.

Il importait de les prendre ainsi comme dans un filet, pour que l’un d’eux ne réussit pas à s’échapper.

Le Comanche, fort expéditif de sa nature, comme tous les Indiens, tira son couteau pour leur couper la gorge, ce qu’il se préparait à faire tranquillement, et sans le moindre remords.

N’était-il pas sur le sentier de la guerre ?

À son point de vue, il était donc dans son droit ; mais heureusement pour les deux bandits, au moment où il allait mettre à exécution ce sanglant dessein, la pensée lui vint que peut-être son ami Bernard ne serait pas fâché d’interroger les prisonniers, afin d’obtenir d’eux quelques renseignements.

— Bon ! grommela le Comanche, il sera toujours temps, attendons la Main-de-Fer.

Là-dessus, Tahera referma son couteau, garrotta et bâillonna solidement les deux drôles, après avoir eu soin de desserrer et d’enlever le laso qui les étranglait bel et bien.

Ils avaient déjà perdu connaissance, il était même plus que temps de leur porter secours.

Cela fait, Tahera transporta les deux prisonniers sous l’auvent si peu protecteur et il regagna la cachette qu’il