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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/146

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rien à redouter. Cependant, bien que je n’accepte pas votre offre, je ne la refuse point non plus ; j’ajourne ma décision, voilà tout ; vous avez des intérêts trop sacrés à défendre pour que je vienne encore compliquer vos embarras, si grands déjà ; d’ailleurs, l’interrogatoire que je ferai subir au misérable, si adroitement capturé, m’indiquera probablement la ligne de conduite que je devrai adopter.

— Dans tous les cas, je vous ai donné ma parole en mon nom et en celui de mes amis : je serai toujours prêt à la tenir, si besoin est.

— Je ne l’oublierai pas ; mais voici notre voiture, arrêtée là, à l’angle de la place de la Bourse. Hâtons-nous de monter, je vous laisserai à l’entrée du faubourg Montmartre.

— C’est entendu ; puis-je compter sur votre visite cette nuit ?

— J’arriverai, avec la personne en question, dix minutes ou un quart d’heure au plus après votre arrivée à l’hôtel de Valenfleurs ; je vous l’ai promis, vous pouvez donc y compter.

— Bien, c’est entendu. Montez dans votre voiture, rien ne me presse maintenant ; je ne suis qu’à quelques pas du restaurant Brébant, je préfère faire ce court trajet à pied.

— Comme il vous plaira ; à bientôt, alors.

— À bientôt, oui.

Le pseudo-Américain monta alors dans sa voiture qui l’attendait effectivement à l’angle de la rue Vivienne et de la place de la Bourse, et l’équipage s’éloigna rapidement.

Bernard continua tranquillement son chemin.

Il n’était pas fâché de rester seul pendant quelques minutes, afin de remettre un peu d’ordre dans ses idées, considérablement troublées par la succession non interrompue d’incidents de toutes sortes qui s’étaient succédés depuis qu’il avait quitté la rue Bénard.

Il marchait à quelques pas en avant du guerrier Co-