Aller au contenu

Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Hélas ! mon ami, aucune.

— Comment ! aucune, s’écria Bernard en fronçant les sourcils ; n’a-t-on donc rien tenté pour obtenir des renseignements, n’importe lesquels ? Les plus faibles indices peuvent nous mettre sur la voie.

— Que pouvais-je faire, mon ami ? Mon père s’est rendu à la préfecture de police. Le préfet, tout en s’intéressant beaucoup à la comtesse, et déplorant le malheur affreux qui la frappe, n’a pu rien faire ; il n’a pas un seul agent disponible : tous, jusqu’au dernier, ont été mis au service du ministre de l’intérieur pour aider à maintenir l’ordre, menacé par les républicains, ajouta-t-il avec amertume.

— On s’en aperçoit, répondit Bernard, Paris est devenu un véritable coupe-gorge ; j’ai failli être assassiné deux ou trois fois cette nuit !

— Toi, mon ami ; comment ?

— Bah ! il ne s’agit pas de moi ; j’ai échappé plusieurs fois, par miracle c’est vrai ; mais, enfin, j’ai échappé ; donc, je n’ai rien à dire. Venons à cette chère comtesse. Ce que le préfet de police n’a pu, ou n’a pas voulu faire, un de nos anciens amis l’a fait.

— De qui parles-tu donc ?

— De Navaja, je me trompe, Williams Fillmore.

— Tu as été voir Navaja ?

— Oui, cher ami.

— Cette nuit ?

— Pardieu ! je le crois bien, je l’ai quitté il y a une heure à peine.

— Que t’a-t-il promis ?

— De me donner un homme capable et qui, certainement, découvrira, non pas les auteurs de l’odieux attentat dont notre chère Vanda a été victime, nous les connaissons, mais comment la pauvre enfant a été enlevée, et dans quel endroit on l’a conduite et on l’a cachée.

— Oh ! s’il fait cela ! s’écria Julian.

— Il le fera, Navaja me l’a promis, en me prévenant que ce serait cher.

Julian haussa les épaules.