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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/152

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— Qu’importe la somme, pourvu que nous sauvions la chère enfant, et que nous puissions la rendre à sa mère adoptive, qui est à demi folle de douleur.

— C’est précisément ce que j’ai répondu à Navaja.

— Si Navaja a donné sa parole, il la tiendra.

— C’est aussi mon opinion.

— Quand nous amènera-t-il cet homme ?

— Cette nuit ; je suis même étonné qu’il ne soit pas encore arrivé.

— Merci, Bernard, merci, mon ami ; oh ! tu n’oublies rien, toi ! Pourvu que cet homme vienne bientôt !

— Ne te tourmente pas ainsi ; avant dix minutes, j’en suis certain, il sera ici.

— Puisses-tu dire vrai, mon ami !

En ce moment, on entendit le roulement rapide d’une voiture dans la cour de l’hôtel.

— Le voilà ! s’écria Bernard en se frottant les mains selon sa façon de témoigner sa joie.

Presque aussitôt la porte du salon s’ouvrit, et Charbonneau, métamorphosé en valet de pied pour la circonstance, dit en saluant :

— Ces messieurs consentent-ils à recevoir M. Williams Fillmore et un de ses amis pour affaire importante ?

— Qu’ils entrent ! qu’ils entrent tout de suite ! s’écria vivement Bernard.

Et, se tournant vivement vers Julian :

— Eh bien ! ajouta-t-il, avais-je raison ?

Pour toute réponse, Julian serra à la briser la main si loyale de son ami.

Les paroles lui manquaient pour lui exprimer les sentiments dont, en ce moment, son cœur était gonflé.

La porte s’ouvrit, et deux hommes entrèrent.

Le premier était Navaja, ou Williams Fillmore, comme il plaira au lecteur de le nommer.

Le second était un homme aux allures mystérieuses, dont il était impossible de préciser l’âge avec certitude.

Il était de taille moyenne, mais très large d’épaules,