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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/157

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me plaît, à la disposition des personnes lésées ; si cela me convient, bien entendu, car, je vous le répète, je suis complètement libre et indépendant de la Préfecture ; et c’est à titre gratuit que je me mets à la disposition de mon ancien chef, quand il réclame mon aide. Je traite donc de gré à gré avec les personnes qui me demandent mon concours. Rien n’a encore été convenu entre M. d’Hérigoyen et moi ; aucunes conditions n’ont été stipulées, et, par conséquent, aucunes mesures prises. Eh bien ! voici ce que je vous propose, monsieur, ainsi qu’à M. d’Hérigoyen. Prouvez-moi que le marquis de Garmandia existe, mettez-moi, par un seul mot, sur ses traces, je ne vous demanderai rien de plus. Je me considérerai comme bien payé de mes peines et de mes travaux, et je ne m’épargnerai pas, je vous le jure !

— Mais, demanda curieusement Bernard, d’où vient donc votre animosité contre ce misérable ?

— Moi ! s’écria le policier avec surprise : je n’ai aucune animosité contre cet homme ; c’est chez moi une question d’amour-propre, voilà tout. Je veux prouver à ceux qui m’ont raillé et traité de visionnaire, que je ne me trompais pas, que mes calculs étaient justes, que j’avais bien vu, et que seul j’avais raison. Voyons, acceptez-vous le marché que je vous propose ?

— Un instant, monsieur, dit Julian, permettez-moi de vous faire observer que je ne puis faire avec vous aucune transaction de cette espèce, non par dédain, ni par aucunes raisons blessantes pour vous. Je ne saurais admettre ce marché, tout simplement parce que l’honneur me le défend, que je vous tromperais et que je ne puis vous rendre victime de votre désir passionné de retrouver cet homme. Je semble vous parler en énigmes, mais mon ami vous donnera bientôt la clef de ce qu’il y a d’obscur dans mes paroles ; d’ailleurs, je ne suis près de vous que l’intermédiaire de madame la comtesse de Valenfleurs ; elle m’a chargé de vous remettre trente mille francs, et de vous en promettre autant encore, si