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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/158

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vous réussissez à retrouver sa fille ; permettez-moi donc d’accomplir mon mandat.

Tout en parlant ainsi, Julian avait ouvert son porte-feuille et en avait tiré une liasse de billets de banque de cinq mille francs chacun, et l’avait présentée au policier stupéfait.

Celui-ci l’avait machinalement acceptée, sans trouver un mot à répondre.

Puis Julian s’était tourné vers Bernard, et lui avait dit avec un sourire triste :

— Entends-toi avec monsieur, mon ami ; je suis incapable en ce moment de mettre une idée devant l’autre. Denizà me fait signe de venir à elle, je me retire ; je ratifie à l’avance toutes les mesures que tu croiras devoir prendre de concert avec monsieur, dont toi et moi connaissons de longue date l’incontestable habileté. En un mot, tout ce que tu feras sera bien fait.

— C’est entendu, cher Julian ; mieux vaut d’ailleurs qu’il en soit ainsi, répondit affectueusement Bernard ; tu n’es réellement pas en état de t’occuper d’aucune affaire sérieuse. Rends-toi près de madame de Valenfleurs, qui, sans doute, désire te voir, et laisse-moi causer d’affaires avec monsieur.

— Soit, mon cher Bernard ; je me retire ; mais, au nom du ciel ! aie pitié du désespoir d’une mère !

— Julian ! s’écria vivement le coureur des bois, dis de ma part à madame la comtesse que je ferai tout pour qu’avant une heure, elle ait des nouvelles de sa fille, et qu’elle prenne courage ! Fie-toi à moi, pour lui donner cette consolation.

— Merci, mon ami, dit Julian avec effusion, maintenant, j’espère.

Williams Fillmore se leva alors, et s’inclinant devant M. d’Hérigoyen :

— Monsieur, lui dit-il, permettez-moi de me retirer : j’ai tenu ma promesse en vous mettant en rapport, ainsi que vous le désiriez, avec un homme habile, et dont, j’en suis convaincu, les services vous seront d’un grand