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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/168

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l’enlèvement lui-même, mais tout au moins sur l’endroit où il a été exécuté.

— Ces deux hommes, que sans doute on a grisés à dessein, en leur faisant boire du vin préparé, sont, m’a-t-on assuré, plongés dans un lourd sommeil dont, jusqu’à présent, on n’a pas réussi à les tirer.

— Bon ! je vais essayer a mon tour, peut-être réussirai-je mieux.

— J’en doute, tout a été tenté, paraît-il, mais sans résultats appréciables.

— Qui sait ? dit Bernard en souriant.

Il sonna, un domestique parut.

— Faites transporter ici Benoit et James, dit Bernard.

Le domestique salua et sortit.

Au bout de quelques minutes, les deux domestiques furent apportés sur les bras de leurs camarades, et étendus côte à côte sur un divan.

— Priez le docteur Loreau de me faire l’honneur de venir ici pour un instant, si cela lui est possible, dit Bernard.

Un domestique se hâta de s’acquitter de cette commission.

Presque aussitôt Julian d’Hérigoyen et le docteur Loreau entrèrent.

Madame la comtesse de Valenfleurs, dont l’état était moins inquiétant, s’était endormie, grâce aux soins des médecins.

Elle était, depuis une demi-heure environ, plongée dans un sommeil calme et profond.

Sur la prière de Bernard, le docteur Loreau examina avec la plus sérieuse attention les deux hommes étendus sur le divan.

Julian, le policier et surtout Bernard, suivaient avec le plus vif intérêt l’examen auquel le médecin se livrait.

Celui-ci semblait fort préoccupé ; il s’arrêtait, réfléchissait, fronçait les sourcils ; puis, il recommençait ses observations interrompues, allant de l’un à l’autre des deux