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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/174

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— Hum ! fit le docteur Loreau en se mordant les lèvres.

Et ce fut tout.

— Maintenant, je crois que nous pouvons interroger sans danger ces deux gaillards-là ? reprit Bernard après une légère pause, comme s’il avait voulu laisser à son adversaire le temps de lui répondre.

Ce que celui-ci se garda bien de faire ; il lui était impossible de nier l’évidence.

Cependant, les deux domestiques avaient repris toute leur lucidité d’esprit ordinaire.

Ils étaient parfaitement en état de répondre à toutes les questions qu’on leur adresserait.

Il ne leur restait de leur accident qu’une légère fatigue et une somnolence qui, d’ailleurs, diminuait rapidement et ne tarderait pas à se dissiper au fur et à mesure que leur sang recommencerait à circuler librement dans leurs veines et leurs artères.

Chacun prit alors place autour du divan et le double interrogatoire commença, sous la direction de Bernard, auquel, pour cette nuit-là, son ami avait laissé la haute main en toutes choses.

En apparence, cet interrogatoire ne révéla rien d’important.

Nous nous bornerons donc à le résumer en quelques mots.

Mademoiselle Vanda de Valenfleurs, ainsi que l’on avait l’habitude de la nommer, bien que tous les vieux serviteurs de la comtesse connussent son histoire, avait dressé à l’avance une liste assez longue des courses qu’elle se proposait de faire et des ménages pauvres qu’elle voulait de visiter ce jour-là.

Cette liste, elle l’avait remise au cocher avant de quitter l’hôtel, afin de s’éviter la peine de donner des ordres chaque fois qu’elle s’arrêterait.

D’ailleurs, la comtesse avait l’habitude de procéder ainsi chaque fois qu’elle sortait pour faire des visites ; la jeune fille n’avait donc fait que suivre l’exemple de sa mère adoptive.