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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/175

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Cette liste, le cocher ne la retrouva pas. Elle lui avait été volée probablement pendant son sommeil.

Mais cette soustraction était sans importance ; le cocher et le valet de pied se souvenaient parfaitement de tous les endroits où ils avaient conduit leur jeune maîtresse et sa demoiselle de compagnie.

Ils donnèrent immédiatement ces diverses adresses, que Bernard et le policier écrivirent aussitôt sous leur dictée.

Mais, en même temps que la liste des courses à faire, on avait enlevé au cocher un trousseau de cinq clefs, dont l’une ouvrait le guichet de la porte d’entrée de l’hôtel. Cette soustraction était beaucoup plus grave que la premiere.

Cette clef du guichet avait été, quelques jours auparavant, confiée au cocher James par le concierge, afin qu’il pût, lui qui se levait chaque matin avant tout le monde, introduire cinq ou six ouvriers employés depuis huit à dix jours à terminer une réparation assez importante dans les sous-sol de l’hôtel.

Les quatre autres clefs appartenaient au cocher ; elles servaient à fermer les meubles de sa chambre.

Peut-être le trousseau de clefs était-il tombé de la poche du cocher, peut-être avait-il été soustrait par inadvertance.

Mais peut-être aussi les voleurs étaient-ils informés que la clef du guichet faisait partie du trousseau.

Dans le doute, la prudence voulait que l’on avisât sans perte de temps.

La livrée fut immédiatement prévenue de faire bonne garde jusqu’au lever du soleil.

On prévint l’intendant Jérôme Desrieux d’avoir à faire changer le matin même, à la première heure, la serrure du guichet.

Le policier insista pour que les réparations en cours d’exécution fussent provisoirement suspendues jusqu’à nouvel ordre, et les ouvriers renvoyés, — un de ces ou-