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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/19

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— Mais, ma mère, quelle était donc cette malheureuse femme ? le savez-vous ?

Il y eut un silence.

La comtesse était en proie à une poignante douleur, les sanglots gonflaient sa poitrine et soulevaient son sein en spasmes affreux ; enfin, elle réussit à dominer son émotion.

— Tu vas tout savoir, dit-elle à son fils, mais jure-moi que jamais tu ne révéleras un mot de cette horrible histoire à Vanda ; cette révélation la tuerait peut-être.

— Vanda ? s’écria-t-il avec surprise ; comment peut-elle être mêlée à ce sinistre événement ?

— La malheureuse femme si lâchement assassinée était sa mère !

— Sa mère ! Oh ! pauvre femme ! Parlez, ma mère : jamais, je vous le jure, je ne révélerai cet horrible événement à ma chère et aimée Vanda. Mais je dois tout confier à nos amis. Garder le silence devant eux pourrait sans doute amener des complications graves, dont peut-être nous aurions tous à souffrir dans les circonstances où nous nous trouvons, vous le savez.

— Oui, et je t’engage à les instruire au plus vite de cette affreuse catastrophe.

— Ainsi ferai-je, ma mère, car nous aurons sans doute des mesures urgentes à prendre ; et maintenant je vous écoute ; parlez, ma mère.

La comtesse de Valenfleurs rapporta alors, dans les plus grands détails, ce qui s’était passe pendant le long entretien qu’elle avait eu avec la malheureuse doña Luz Allacuesta.

— À présent, ajouta-t-elle en terminant, tu sais tout, mon fils ; sois prudent, et ne laisse jamais échapper un mot, un seul, qui puisse mettre notre chère Vanda sur les traces de la vérité.

— Je vous le jure encore, ma mère, ce secret horrible mourra dans mon sein et dans celui de nos amis.

— Bien, mon fils ; j’y compte, je sais que je puis me fier à toi et à eux. Maintenant, essuyons nos larmes,