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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/267

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— Hein ! si vous me connaissez, je n’ai rien à vous dire, il me semble.

— Si, tu peux m’avouer pour le compte de qui, toi et ton camarade, vous vouliez assassiner la personne en question. Je te donne cinq minutes pour te confesser à moi. Si, dans cinq minutes, tu ne m’as pas satisfait, tu mourras ; et, se tournant vers les deux hommes debout devant la porte : soyez prêts, ajouta-t-il.

Les deux hommes se rapprochèrent de Fil-en-Quatre.

La situation se faisait de plus en plus critique pour Fil-en-Quatre.

Il ignorait aux mains de qui il se trouvait.

Tout cet appareil menaçant, après la nuit qu’il avait passée, l’impressionnait beaucoup.

De même que tous les hommes accoutumés à la violence comme argument suprême, il ne doutait pas que les menaces qu’on lui faisait ne fussent mises a exécution. Sa résolution fut tout de suite prise.

Se sauver aux dépens de ses complices, en avouant tout ce qu’il avait fait et ce qu’il savait, sans aucune restriction.

Cependant, par suite de cette gloriole qui faisait le côté saillant de son caractère, le bandit ne voulut pas se rendre aux injonctions qui lui étaient faites sans protester une fois encore à sa manière.

En conséquence, il feignit une hésitation et une répugnance qui n’existaient pas en réalité dans sa pensée, à entrer enfin définitivement dans la voie des aveux.

L’Américain ne fut pas dupe de ce manège intéressé.

— C’est bien, dit-il. Puisque ce drôle prétend se moquer de nous, saisissez-le et montrez-lui à qui il a affaire ; serrez-lui les pouces jusqu’à ce que le sang lui sorte sous les ongles : cela l’engagera peut-être à se montrer plus complaisant ; d’ailleurs, les cinq minutes sont écoulées.

Les deux hommes s’emparèrent à l’improviste de Fil-en-Quatre.

Tandis que l’un le maintenait avec une vigueur véritablement athlétique, l’autre, après lui avoir attaché les