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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/298

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— Ouvrez au nom de la loi !

Les trois bandits se regardèrent avec épouvante.

— Déjà ! grommela le Mayor.

— Nous sommes perdus ! murmura le Manchot.

— Attendez, dit le Loupeur.

Le bandit traversa alors l’appartement à pas de loup ; il s’approcha de la porte d’entrée, contre laquelle il osa même appliquer son oreille, et il écouta.

Il rejoignit presque aussitôt ses deux complices, toujours immobiles au milieu de la chambre à coucher, en proie à une vive appréhension.

— Il n’y a pas à en douter, dit nettement le Loupeur, c’est la police.

— Nous sommes perdus ! répéta le Manchot tremblant comme la feuille.

— Non, répondit seulement le Loupeur en haussant les épaules.

— Mais nous sommes ici dans une véritable souricière ! s’écria le Mayor.

— Plus bas s’il vous plaît, reprit le Loupeur ; il est inutile qu’on sache que nous sommes ici.

— Mais que comptez-vous faire ? demanda le Mayor en armant ses revolvers ; quant à moi, je vous le jure, on ne me prendra pas vivant.

— Il n’y a pas besoin d’armes ici, dit vivement le Loupeur ; serrez vos revolvers, c’est la ruse et non la force que nous devons employer.

— Au nom de la loi, ouvrez ! reprit pour la seconde fois la voix du dehors.

— Bon ! nous avons le temps, dit le Loupeur.

Il alla fermer solidement toutes les portes les unes après les autres.

— Cela les occupera pendant quelques minutes, dit-il.

Les deux hommes le regardaient avec stupéfaction.

Le bandit souriait ; ils le crurent fou.

— Êtes-vous prêts ? dit-il.

— Oui, répondirent-ils machinalement.

Le Loupeur s’approcha de la cheminée et poussa un