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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/304

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quelles ils étaient contraints de se livrer pour découvrir les portes et les passages traversés par les bandits, ils n’étaient arrivés qu’une dizaine de minutes après eux.

— Encore manqués ! s’écria le policier désappointé.

— Bon ! ce n’est donc rien d’avoir découvert cette tanière ?… N’ayez peur, nous les retrouverons bientôt. Rien ne se perd à Paris, cher monsieur Bonhomme, dit gaiement Bernard… Ne bougez pas, je vous prie, du seuil de la porte ; laissez-moi un peu examiner le trottoir à mon aise : il nous apprendra quelque chose probablement.

Il s’avança alors, fit un pas ou deux sur le trottoir.

Il s’arrêta, et pendant trois ou quatre minutes il demeura à demi courbé, les yeux attentivement fixés sur le sol.

Puis il se redressa en se frottant les mains.

— C’est simple comme bonjour ! dit-il en riant.

— Quoi donc ? demanda curieusement le policier.

— Voici toute l’histoire ; nos trois gaillards arrivés sur le trottoir se sont arrêtés ; ils se sont consultés, et, afin de mieux embrouiller leur piste, ils ont convenu de se séparer et de se sauver chacun d’un côté différent.

— Bigre ! dit le policier, nous sommes flambés alors !

— Bon !… pourquoi donc cela ? L’homme qu’il nous importe surtout d’arrêter, c’est le Mayor, n’est-ce pas ?

— Évidemment.

— Eh bien ! laissons les autres aller quant à présent où il leur plaira, nous les retrouverons toujours ; attachons-nous aux traces du Mayor, elles sont assez reconnaissables. Lui pris, les autres ne tarderont pas à tomber dans la nasse.

— Ainsi ?…

— Ainsi, cher monsieur Bonhomme, nous nous mettons aux trousses du Mayor.

— Allons, alors !

Ils descendirent la rue et se trouvèrent bientôt sur la chaussée du Maine.

— Ah ! fit Bernard, il a pris une voiture. Caraï ! c’est bien joué !