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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/316

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j’arrive à la question principale ; voici le plan de vos adversaires.

— Ah ! ah ! voyons cela ! dit Bernard.

— Oh ! il est simple : envahir l’hôtel de Valenfleurs à l’improviste, s’emparer de la comtesse, de madame d’Hérigoyen, tuer miss Lucy Gordon, mettre le feu à l’hôtel et vous faire périr dans les flammes.

— À la bonne heure, voilà un plan dans toutes les règles ! s’écria Bernard ; il doit être du Mayor !

— Et avec combien d’hommes comptent-ils exécuter ce plan ? demanda Julian d’une voix frémissante.

— Trente au moins. Ce plan me semble inexécutable, je commence par vous le dire, mais il aura certainement un commencement d’exécution qui peut causer des malheurs terribles.

— Oui, murmura Julian, mais comment faire ?

— Pourquoi ne pas avoir recours à la police ? dit don Cristoval.

— Non ! s’écria vivement Bernard ; ce ne serait pas une solution !

— D’autant plus qu’ils ont des espions partout et qu’ils seraient avertis ; alors, qui sait ce qu’ils imagineraient ?

— C’est vrai, dit Julian ; mais j’ai beau me creuser la tête, je ne trouve rien.

— Êtes-vous décidés à en finir à tout prix avec ces misérables ? reprit l’Américain.

— Oui, coûte que coûte ! dit nettement Julian ; les trois dames menacées doivent être sauvées !

— Ainsi que notre chère Vanda, ajouta Bernard.

— La pensée seule du danger que pourrait courir Denizà, reprit Julian avec énergie, me change en tigre. Quoi qu’il arrive, ces monstres doivent, une fois pour toutes, rentrer dans l’enfer qui les a vomis.

— Bien, monsieur ; j’avais compris que telle serait votre résolution ; aussi, j’ai pris mes mesures en conséquence.

— Que voulez-vous dire, monsieur ?

— Veuillez m’écouter. Une attaque dans ce quartier est