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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/383

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d’même ! les autres sont au Trocadéro ; j’suis fumé, quoi !

— C’est bien : monte, mais prends garde !

— Foi d’la Venette, qu’est mon nom, j’ai pas menti ! J’suis mordu, quoi ! Contr’la force, y’a pas d’résistance ; c’est vrai, parole sacrée !

— Silence ! monte, ou sinon !…

— C’est bon, on y va, gredin d’sort !

Il ne se fit pas répéter cet ordre péremptoire.

Les trois compagnons montaient derrière lui, le revolver au poing.

Arrivé à la dernière marche de l’escalier, il s’arrêta sur une espèce de palier, et, montrant une porte :

— C’est là, dit-il.

— Ouvre ! ordonna Julian.

— J’sais pas si y r’naud’ra, l’patron, quand y saura ça ! non, rien qu’un peu ! fit-il en secouant les épaules.

Mais, sur un geste menaçant de Julian, il se hâta d’ouvrir.

Ils entrèrent et se trouvèrent alors dans une espèce de salon, dont les meubles, fort beaux, étaient déchirés et tachés de graisse et de vin.

C’était là que le bandit avait établi son corps de garde.

La porte secrète fut soigneusement refermée.

— Y a-t-il d’autres portes pour arriver ici ? demanda Julian.

— J’en connais trois, dans d’autres parties de la maison. Polichinelle d’sort, va ! J’savais bien qu’y avait du monde !

— Maintenant, fais bien attention à la question que je vais t’adresser.

— Allez-y, quoi ! Puisque j’suis pigé marron y a pas besoin d’faire tant d’manières quoi !

— Où est la jeune fille enlevée il y a deux jours par ton chef ?

— C’est pas malin ; elle est là, à côté ; vous n’tarderez pas à l’entendre chanter ; elle ne décesse pas de crier au secours ! Dieu merci, qu’j’en suis sans comparaison tout otolondré, quoi ! Et tenez, qu’est-ce que je disais ?