Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/384

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Soudain, en effet, la voix de la malheureuse Vanda s’éleva avec une expression déchirante.

La pauvre enfant appelait à l’aide avec des sanglots convulsifs.

Les trois hommes frémirent à ces accents désespérés.


XXV

COMME QUOI LE SANGLIER, FORCÉ DANS SA BAUGE, FIT TÊTE À LA MEUTE, ET FUT ENFIN RÉDUIT AUX ABOIS.


Il y eut un moment de stupeur ; les trois hommes se regardaient avec une douloureuse surprise.

Mais tout à coup le comte Armand se redressa ; un jet de flamme jaillit de son regard.

— Oh ! s’écria-t-il avec égarement, c’est Vanda, c’est elle, ma bien_aimée !… Je veux !…

— Il s’élançait.

Julien le retint par le bras.

— Silence, monsieur ! lui dit-il sévèrement ; restez ici, je vous l’ordonne !

— Oh ! pardon, pardon, mon ami ! répondit le jeune homme avec désespoir ; mais ces cris me brisent le cœur ! J’ai eu tort, c’est vrai ; mais entendez, mon Dieu ! entendez !

— J’entends, monsieur ; moi aussi, j’ai l’âme navrée de cette douleur ; mais je suis patient, parce que je veux réussir ; tandis que si je vous laissais faire, votre violence insensée perdrait tout !

— Vous avez raison, mon ami, répondit le jeune homme les yeux pleins de larmes ; pardonnez-moi, je suis un fou, un ingrat ! Si atroce que soit la torture que m’impose votre volonté, je vous obéis.

— Je ne vous demande que quelques minutes de pa-