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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/387

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— Dam ! tant pis pour lui ; les affaires sont les affaires ; trente mille francs ne se trouvent pas tous les jours dans la poche d’un sergent d’ville, pas vrai ? Faut gagner sa braise, tant pis pour celui qu’étrenne ; Fil-en-Quatre m’en ferait autant s’il était à ma place et moi à la sienne ; c’est réglé, ça !

— Allons, je vois que je puis compter sur toi ; conduis-toi bien, et tu ne le regretteras pas ; à présent, dis-moi comment je pourrai parvenir jusqu’à la jeune dame ?

— C’est pas malin ; poussez l’bouton qu’est là, dans c’te rosace, et une porte s’ouvrira subito ; une vraie féerie, quoi ! c’est pire qu’aux Délass’-Com’!

— Bien ; reste ici et attends mes ordres.

— Oui, mon maître.

— Surtout fais bonne garde, et avertis-moi au premier bruit suspect.

— Soyez calme ; c’est entendu.

— Restez, vous aussi, Charbonneau ; peut-être ne serez-vous pas trop de deux, dit-il au Canadien en lui lançant un regard d’intelligence que celui-ci comprit.

— Allez, monsieur, ne vous inquiétez de rien, répondit le chasseur.

— À présent, venez cher comte, dit Julian au jeune homme ; je crois que nous causerons une agréable surprise à votre charmante fiancée.

— Pauvre Vanda ! murmura le jeune homme avec passion, je vais donc enfin la revoir !

Julian appuya alors légèrement sur le bouton que lui avait indiqué la Venette : la cloison s’ouvrit aussitôt, sans produire le plus léger bruit.

Les deux hommes entrèrent doucement, en étouffant le bruit de leurs pas, et refermèrent derrière eux la porte secrète.

Ils se trouvèrent alors dans un délicieux boudoir, de grandeur moyenne, meublé avec un goût exquis et les soins les plus délicats.

Cette bonbonnière charmante était éclairée par le haut ; on n’apercevait aucune porte.