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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/389

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tat où il la voyait et la reposant doucement sur la chaise longue ; mon Dieu ! Julian ! mon ami ! voyez, je vous en supplie, secourez-la ; que lui arrive-t-il donc ?

— Rien qui doive vous effrayer, mon ami, répondit-il. Rassurez-vous ; la joie subite et si inattendue qu’elle a éprouvée lui a causé cette syncope ; mais ce n’est rien, je vous le répète. D’ailleurs, voyez, déjà elle revient à elle, et elle vous sourit.

— Oh ! s’écria l’impétueux jeune homme, oh ! Vanda, ma chérie, parle-moi, souris-moi encore, afin de bien me convaincre que tu ne souffres plus ! Une terreur folle s’est emparée de moi en te voyant ainsi défaillir dans mes bras !

— À présent c’est passé, cher Armand, répondit-elle avec tendresse ; je me sens bien, mes forces reviennent ; dans quelques instants, je l’espère, je serai en état de te suivre. Nous allons partir, n’est-ce pas, mon ami ?

— Ne suis-je pas venu tout exprès pour te ramener à ma mère ?

— Pauvre mère ! comme elle a dû souffrir de mon absence si prolongée ? dit la jeune fille avec sentiment ; quelle inquiétude je lui ai causée sans le vouloir ! Oh ! que de caresses je lui prodiguerai pour lui faire oublier ses souffrances !

Quand elle te reverra, ma bien-aimée, notre mère oubliera toutes ses douleurs.

— Et Lucy, mon ami, ma compagne, qu’est-elle devenue, elle aussi ! J’ai tremblé pour elle, c’est en vain que je l’ai demandée ! Toutes mes questions sont restées sans réponse.

— Plus heureuse que toi, me chérie, miss Lucy Gordon a réussi à s’échapper des bras de ses ravisseurs, et elle est revenue à l’hôtel dans un état horrible ; mais rassure-toi ; à présent, bien que fort malade encore, elle va beaucoup mieux.

— Pauvre chère Lucy ! fit-elle en soupirant.

— Comment avez-vous été traitée, chère Vanda, depuis que vous avez été conduite ici ? lui demanda alors Julian avec intérêt.