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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/52

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— Je le sais, c’est une vengeance, vous ne me l’avez pas caché.

— Si je mets un masque sur mon visage, ma vengeance sera manquée, puisque ces gens croiraient avoir affaire à des voleurs, et non à des ennemis ; est-ce cela ?

— Je suis forcé d’en convenir.

— Donc, il faut que mes ennemis et moi, nous nous voyions face à face, qu’ils me reconnaissent, afin qu’ils sachent bien que c’est moi qui les frappe.

— C’est juste.

— Écoutez bien ceci. Je vous dois deux mille francs, car je veux vous rembourser complètement de vos dépenses. Voulez-vous, au lieu de deux mille francs, en toucher six mille, sans compter ce que vous trouverez dans la maison en fait d’or et de bijoux, et sans avoir besoin de partager avec personne ? Songez-y, c’est une fortune pour vous.

— Je le sais bien, murmura-t-il, mais sapristi, c’est dur !

— On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, dit Felitz Oyandi d’une voix insinuante ; on ne trouve pas deux fois dans la vie pareille occasion de fortune.

— C’est oui ou non que je demande, reprit le Mayor.

— Quand me donnerez-vous les six mille francs ?

— Tout de suite.

— Eh bien oui, mais à une condition, dit le bandit.

— Laquelle ?

— Vous me donnerez vos armes ?

— Ah ! vous vous méfiez de moi ?

— Je ne dis pas cela, mais il est bon de prendre ses précautions.

— Je ne vous donnerai pas mes revolvers, mais je ferai mieux, je vous donnerai les tonnerres tout chargés.

— Pourquoi pas les revolvers ?

— Parce que j’aurai peut-être besoin de les tenir à la main pour intimider notre homme.

— Après cela, dès que j’aurai les tonnerres, et votre poignard ?

— Le voici ; et voici les tonnerres, ajouta-t-il en sor-