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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/54

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Caboulot marchait en avant, Felitz Oyandi venait ensuite à une distance de quatre ou cinq pas, le Mayor formait l’arrière-garde.

Tout en marchant, il avait tour à tour sorti ses revolvers de son habit et s’était livré sur eux à un mystérieux travail, qui certainement aurait fort intrigué l’intelligent Caboulot, s’il avait pu l’apercevoir.

Puis, il avait réintégré ses armes dans la poche de côté de son habit.

Quelques minutes suffirent aux trois hommes pour atteindre la maison.

Depuis quelques instants, ils ne redoutaient plus d’être aperçus de la route, le sentier qu’ils suivaient s’infléchissait peu à peu de façon à former presque une inclinaison de quarante-cinq degrés ; de plus les blés étaient hauts, de sorte que les trois rôdeurs étaient complètement invisibles.

Arrivé à dix pas à peine de la maison, Caboulot fit un brusque crochet et pénétra dans une remise comme on en rencontre tant en plaine sur les terrains giboyeux.

Cette remise, assez étendue, était bordée de buissons très fourrés, et composée à l’intérieur d’arbres de haute futaie.

Là se trouvaient réunis et couchés sur le sol les quatre bandits annoncés par Caboulot.

À l’arrivée des trois hommes, dont ils avaient guetté la venue, ils se levèrent et se réunirent en un groupe.

— Voici les bourgeois pour lesquels nous allons travailler, dit Caboulot en présentant ainsi les deux hommes à ses camarades.

— Nous sommes prêts, dit la Gouape qui était l’orateur de la troupe, mais on nous a fait certaines promesses.

— Elles seront loyalement tenues, dit le Mayor.

— L’argent ? reprit la Gouape.

— Je l’ai dans ma poche.

— Les camaros demandent à être payés d’avance ; on ne peut répondre de rien.