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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/79

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— Cinq cents balles.

— Cristli ! Si ça continue, je deviendrai millionnaire, c’est sûr ! s’écria-t-il en riant.

— Dame, on ne sait pas ! fit l’autre sur le même ton.

— Et quand paye-t-on ?

— Tout de suite, après que je t’aurai montré l’endroit, et que nous aurons bien pris nos mesures.

— C’est t’y bien loin ?

— Dans ton quartier, presque à ta porte.

— En v’là une chance ! Quand irons-nous ?

— Cette nuit même, avant de nous quitter.

— Bravo ! je le remercie d’avoir pensé à moi, c’est d’un vrai frangin.

— Bah ! ne parlons pas de ça ; t’en f’rais autant pour moi à l’occasion.

— Ça, c’est vrai.

— Maintenant, revenons à nos moutons.

— Je ne demande pas mieux. Jaspine.

— Il y a une grande affaire en train. J’ai besoin de bons zigs qui n’aient pas froid aux yeux ; j’ai déjà presque tout mon monde, mais il m’en manque encore quelques-uns.

— Combien, à peu près ?

— De dix à douze. Peux-tu me les procurer d’ici à demain cinq heures au plus tard ?

— Le double, si tu veux.

— Tu me réponds d’eux ?

— Tu peux être tranquille ; il y a d’abord Caboulot, puis la Gouape.

— Arrête-toi là ; il ne faut pas penser à ceux-là.

— Pourquoi donc ça ? Ce sont des vrais et…

— C’étaient… tu veux dire ? interrompit vivement le Loupeur.

— Comment ! c’étaient ? reprit-il avec surprise ; il y a pas mal de temps que je les ai vus, mais je sais où les trouver.

— Moi aussi… À la Morgue, par exemple.

— Hein ? qu’est-ce que tu dis donc là ?

— La vérité ; tu n’as donc pas entendu parler de l’affaire