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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/82

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s’est méfié et m’a glissé entre les doigts comme une anguille.

— Quel malheur !

— Oui, mais je le retrouverai ; je suis presque certain qu’il doit demeurer à Passy ou à Auteuil.

Fil-en-Quatre fit un bond sur la banquette.

— Qu’est-ce qui te prend ? deviens-tu enragé ? dit le Loupeur en ricanant.

— Non, je ne crois pas. C’est une idée qui me vient.

— Diable ! elle doit être bonne, alors ; tu as manqué de défoncer le fond de la voiture, dit le Loupeur en riant.

— Ouf, je ne la crois pas mauvaise.

— Peux-tu me la communiquer ?

— J’t’en f’rai part tout à l’heure ; pour l’instant, il m’en vient une autre qui me r’vient à propos de Caboulot ?

— Bah ! quoi donc ?

— Ça m’étonne que tu n’aies pas pense à ça, toi qu’es si roublard.

— À quoi, ça ? Explique-toi, si tu veux que je te comprenne.

— Voilà : Te rappelles-tu le puits de la Marlouze ?

— Pardié !

— Est-ce que ce n’est pas Caboulot qui nous a reçus en bas, et nous a guidés à travers les souterrains dans la fameuse maison que tu sais, et que jamais nous n’avons pu retrouver ?

— Tiens ! mais c’est vrai, cela ; il était comme nous au service de M. Romieux.

— Et la Gouape, et tous les autres aussi.

— Tu en es sûr ?

— Pardi ! quand nous avons été séparés, tu t’en souviens ? Caboulot m’a conduit dans une espèce de cave où je les ai tous rencontrés, eux et d’autres encore ; ils étaient comme nous au service de M. Romieux, je le répète : comment peut-il se faire qu’on les ait retrouvés tous les cinq tués dans la Maison des voleurs ?

— Oui, ceci est grave, murmura le Loupeur, en devenant subitement pensif : serait-ce donc M. Romieux qui