menant tranquillement aux Champs-Élysées ou au bois de Boulogne.
— Diable ! diable ! cela se complique ; voyons autre chose ; ton bourgeois t’a-t-il donné son adresse.
— Je n’en répondrais pas ; cependant il m’a dit que si j’avais à lui donner un renseignement important, de lui écrire tout de suite à M. Blanchet, 126, rue de Ponthieu.
— Jusqu’à présent, tu n’as pas écrit ?
— Je n’avais rien à lui dire.
— C’est juste ; attends.
Le Loupeur ouvrit une des glaces de devant, et tira par son carrick le cocher, plus qu’à demi endormi sur son siège.
— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-il en se redressant en sursaut.
— Voulez-vous gagner cent sous de pourboire ?
— C’te bêtise ! répondit le cocher en haussant les épaules ; est-ce que cela se demande ? Qu’est-ce qu’il faut faire pour ça ?
— Il faut être dans vingt-cinq minutes au coin de l’avenue de Matignon et de la rue de Ponthieu, reprit le Loupeur.
— C’est pas malin ; faites un peu voir les cent sous ? dit le cocher que le costume de ses pratiques n’engageait pas à la confiance.
— Voilà l’objet, dit le Loupeur en lui mettant la pièce dans la main.
— C’est entendu, reprit le cocher en faisant disparaître l’argent dans sa poche, et l’heure ?
— Sera payée à part.
— Très bien, milord, on y sera dans vingt minutes.
— Alors, en route ! et assez causé ! reprit Loupeur en relevant la glace.
La voiture était en face de la porte Saint-Martin.
Comme on le voit, elle n’avait pas marché avec une rapidité exagérée.
Le cocher fit aussitôt tourner son véhicule, et cingla trois ou quatre vigoureux coups de fouet à son cheval.