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Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/428

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Nous avons vu le résultat de cette expédition.

Après avoir donné le premier moment tout à la joie et au plaisir d’avoir réussi sans coup férir, le général avertit ses libérateurs qu’une dizaine de bandits dormaient dans la grotte, sous l’influence de l’opium que le valeureux docteur leur avait versé.

Les pirates furent solidement garrottés et emmenés ; puis après avoir rappelé les divers détachements, toute la troupe reprit au galop le chemin du camp.

Grande avait été la surprise du capitaine à l’exclamation du Cœur-Loyal, mais cette surprise se changea en épouvante, lorsqu’il vit paraître le général qu’il croyait si bien gardé par ses gens.

Il comprit que toutes ses mesures étaient rompues, toutes ses ruses déjouées, que cette fois il était perdu sans ressources.

Un flot de sang lui monta à la gorge, ses yeux lancèrent des éclairs, et se tournant vers le Cœur-Loyal :

— Bien joué ! lui dit-il d’une voix rauque et saccadée, mais tout n’est pas fini entre nous, vive Dieu ! j’aurai ma revanche !

Il fit un geste comme pour lancer son cheval.

Mais le Cœur-Loyal l’arrêta résolument par la bride.

— Nous n’avons pas terminé, lui dit-il.

Le pirate le regarda un instant les yeux injectés de