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Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/429

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sang, et d’une voix entrecoupée par la colère, tout en ramenant violemment son cheval pour obliger le chasseur à lâcher prise.

— Que me voulez-vous encore ? dit-il.

Le Cœur-Loyal, grâce à un poignet de fer, maintint le cheval qui se cabrait avec fureur.

— Vous êtes jugé, répondit-il, on va vous appliquer la loi des prairies.

Le pirate poussa un ricanement terrible et saisissant ses pistolets à sa ceinture :

— Malheur à qui me touche, s’écria-t-il avec rage, livrez-moi passage !

— Non, répondit le chasseur impassible, vous êtes bien pris, mon maître, aujourd’hui vous ne m’échapperez pas.

— À mort donc ! s’écria le pirate en dirigeant un de ses pistolets sur le Cœur-Loyal.

Mais prompt comme la pensée, Belhumeur qui suivait ses mouvements avec anxiété, se jeta devant son ami avec une vitesse décuplée par la gravité de la situation.

Le coup partit. La balle atteignit le Canadien qui tomba baigné dans son sang.

Un ! cria le pirate avec un rire féroce.

Deux ! hurla la Tête-d’Aigle, et par un bond de panthère il sauta sur le cheval du pirate.

Avant que le capitaine pût faire un mouvement pour se défendre, l’Indien le saisit de sa main gauche