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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/107

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paru sous le couvert, en se glissant, comme des serpents, à travers les buissons et les broussailles.

— Les cinq minutes sont écoulées, dit le Poletais, vous rendez-vous, oui ou non ?

— Nous ne nous rendrons pas à des ennemis invisibles, répondit immédiatement l’officier espagnol.

— Ah ! eh bien, nous allons rire ! cria le boucanier de son ton le plus goguenard. Attention ! mes braves.

— Nous sommes prêts, capitaine ! crièrent, avec un accent de menace, plusieurs voix partant de divers côtés à la fois.

Et un bruit formidable de branches cassées se fit entendre dans les broussailles.

C’étaient les engages de Vent-en-Panne et de Ourson qui donnaient la réplique.

— Faut-il tirer ? cria Vent-en-Panne.

— Pas encore ! répondit le boucanier, sans s’émouvoir ni paraître étonné de ce secours qui lui tombait littéralement du ciel si à l’improviste ; prends vingt hommes avec toi, Vent-en-Panne, et ferme la retraite aux gavachos.

— Ourson Tête-de-Fer occupe déjà cette position avec quinze hommes, répliqua aussitôt Vent-en-Panne.

— Bien, pas de quartier ! Ourson, tu m’entends ? Il faut châtier ces drôles comme ils le méritent, reprit imperturbablement le Poletais.