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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/125

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et Ourson Tête-de-Fer, après avoir cordialement pris congé du boucanier, retournèrent à Port-Margot.

Des semaines, des mois, une année, puis une seconde, s’écouleront sans que, malgré ses recherches, le capitaine réussît à obtenir des nouvelles de doña Elmina ; son caractère déjà sombre et concentré s’assombrit encore davantage ; l’espoir qu’il avait conservé jusque-là, espoir bien faible à la vérité, s’éteignit alors complètement.

Doña Elmina l’avait oublié, et pourtant, en se séparant de lui, elle lui avait jeté ce mot si doux et rempli de si séduisantes promesses :

— Souvenir !

Cependant, un soir que, selon son habitude, il errait triste et pensif sur la plage de Port-Margot, un homme qu’il crut reconnaître, sans pouvoir se rappeler où il l’avait vu, s’arrêta devant lui et le salua.

— Qui êtes-vous et que me voulez-vous ? demanda Ourson.

— Capitaine, répondit l’homme, je suis un engagé du Poletais ; mon maître m’a chargé de vous remettre ce papier qu’il a reçu pour vous hier, une heure après le coucher du soleil.

Un pressentiment secret serra le cœur du capitaine ; il prit le papier d’une main tremblante et le déplia ; un coup d’œil lui suffit pour apprendre qu’il ne s’était pas trompé ; sur ce papier se trou-