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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/173

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— Il paraît que nous avons affaire à un homme prudent, dit le capitaine tout en rechargeant son pistolet ; deux coups de hache là-dedans.

Au même instant une fenêtre s’ouvrit et un homme en costume de nuit, armé d’une longue arquebuse, montra son visage pâle et effaré en criant d’une voix stridente.

— Ah ! misérables ! vous voulez m’assassiner ! attendez ! attendez !

— Faites taire ce braillard, dit froidement Ourson.

Un coup de fusil fut tiré, et l’arquebuse brisée par la balle tomba à terre.

L’alcade avait littéralement fait le plongeon dans l’intérieur de la chambre.

Cependant les coups de feu et les coups de hache contre la porte avaient donné l’éveil aux habitants ; les portes s’entr’ouvraient timidement ; des visages pâles aux yeux clignotants apparaissaient dans l’entre-baillement ; mais personne ne se hasardait à sortir.

La porte avait cédé sous les coups répétés d’un vigoureux Frère de la Côte.

— Amenez ce drôle ici, ordonna Ourson, et vous autres, dit-il à ses gens, formez vos rangs et ayez l’œil au guet.

L’alcade parut ; le pauvre diable était à moitié nu, en chemise et en caleçon ; il tremblait de tous ses membres, encore plus de terreur que