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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/174

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de froid, bien que la brise fût assez piquante ; car les nuits sont très-fraîches dans ces parages ; les deux flibustiers qui l’amenaient ne lui épargnaient pas les coups de crosses pour accélérer sa marche.

— Vous êtes l’alcade ? lui dit brusquement Ourson.

— Oui, seigneurie répondit-il d’une voix étranglée.

— Attachez-lui les mains et mettez-lui des mèches soufrées entre les doigts ; à mon premier signe vous les allumerez.

Cet ordre fut exécuté avec une rapidité et une adresse qui témoignaient de la longue expérience que possédaient les flibustiers.

L’alcade comprit de quoi il s’agissait, sa terreur redoubla.

— Maintenant, répondez et surtout prenez garde de me tromper, il vous en cuirait, dit Ourson avec un mauvais sourire, en lui touchant les mains du bout du doigt.

— Interrogez, seigneurie, répondit-il aussitôt.

— Votre village est en mon pouvoir, vous et tous les habitants vous êtes mes prisonniers, il s’agit de vous racheter.

— Hélas ! nous sommes bien pauvres.

— Peut-être vous avez ici des dépôts de viandes et de céréales ? où sont ces dépôts ?

— Monseigneur, sur la part que j’espère obtenir