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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/268

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quis le privilège de posséder un si grand nombre.

Don Torribio Moreno avait mis pied à terre et était entré d’un pas délibéré, et en homme qui se sent chez lui, dans l’intérieur de cet établissement plus que louche.

Nous avons oublié de noter que, pendant les trente ou trente cinq minutes que le capitaine Barthélemy l’avait laissé seul, le digne Mexicain avant que de pénétrer dans le village, et sans doute derrière un buisson, avait profité de la solitude complète qui régnait autour de lui pour si bien changer son costume, qu’il s’était rendu complètement méconnaissable pour tout œil moins intéressé ou moins pénétrant que celui du célèbre flibustier.

En arrivant quelques minutes plus tard devant la porte de la pulqueria, le capitaine s’arrêta.

Il eut un moment d’hésitation ; il était évident que, des le premier pas qu’il ferait dans la salle, ` le regard de son ami tomberait d’aplomb sur lui et il serait aussitôt reconnu.

C’était justement ce qu’il voulait éviter.

Malheureusement le Frère de la Côte se trouvait alors en face d’une de ces difficultés que le hasard fait surgir tout à coup pour renverser les plans les mieux conçus et qui sont presque impossibles à tourner.

Mais le capitaine Barthélemy était un de ces hommes énergiques, à la volonté de fer qui, lors-