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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/321

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— Régler nos comptes ! quels comptes ? s’écria l’autre avec surprise.

— Mais ceux que nous avons ensemble. T’imagines-tu par hasard que je vais te servir, les yeux fermés, sans savoir ce que cela me rapportera ? Je t’ai dit n’est-ce pas que je te coûterais cher ? Eh bien, les affaires sont les affaires, cher ami, et celles dans lesquelles tu m’as embarqué me paraissent d’une nature assez scabreuse pour que je prenne mes précautions.

— Si c’est seulement pour me parler de cela que tu m’as fait venir ici, dit don Torribio en ricanant, j’en suis bien fâché, compagnon, mais j’ai une foule de choses à faire ce soir, il m’est impossible de rester davantage ; plus tard, demain si tu veux, je serai tout à toi.

Il vida son verre et se leva.

— À ton aise, reprit Barthélemy sans bouger de place, mais sur ma parole, je crois que tu as tort, cher ami.

— Bah ! dit don Torribio en faisant un mouvement vers la porte.

— Au revoir, cher ami. Ah ! à propos, j’ai été averti hier par un pêcheur de perles qui rentrait du large, qu’une forte escadre flibustière croisait en vue des côtes.

— Hein ! s’écria le Mexicain en pâlissant et en revenant précipitamment sur ses pas, que me dis-tu donc là, Barthélemy ? une forte escadre flibustière ?