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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/354

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vivait ; je conservai ma fortune ; un mois plus tard, j’avais réalisé tous mes biens et je partais pour le Mexique.

— Oh ! c’est affreux ! s’écria don Lopez Aldao avec horreur.

Don José Rivas continua sans se préoccuper de cette protestation, que peut-être il n’avait pas entendue.

— Eh bien, mon ami, malgré tout ce que j’ai fait pour elle, ajouta-t-il avec une expression d’amertume et de dépit indicible, cette enfant ne m’a jamais aimé ; son instinct l’a toujours éloignée de moi et semblé lui avoir révélé que nous ne sommes pas du même sang ; elle est attirée pour ainsi dire malgré elle vers ces misérables ladrones.

— Mais son père, qu’est-il devenu ? demanda don Lopez Aldao intéressé malgré lui à cette étrange histoire.

— Je n’en ai jamais entendu parler ; d’ailleurs, vous comprenez que je n’ai jamais essayé d’avoir de ses nouvelles ; que m’importait cet homme, il aura sans doute été tué dans quelque expédition. Voilà le secret que je voulais vous confier avant de mourir.

— Pauvre enfant ! mur mura tristement le commandant.

Don José Rivas se mit à rire avec un dédain suprême.

— Ne la plaignez pas, reprit-il avec amertume :