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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/358

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que le combat commença enfin, les Espagnols, qui n’avaient pas eu le temps nécessaire pour organiser la défense, et qui, surpris pour ainsi dire à l’improviste, virent les ennemis surgir de tous les côtés à la fois, ne firent d’abord qu’une assez molle résistance.

La ville aurait été prise presque sans coup férir, si le gouverneur et le commandant de la garnison, qui avaient réussi à se retirer dans le fort San-Juan avec l’élite des troupes, n’avaient pas, par leur présence, relevé le courage de leurs soldats et résolu de continuer la lutte jusqu’à la dernière extrémité.

Là, le combat fut rude, acharné ; si partout la défense avait été aussi énergique, jamais les boucaniers ne seraient parvenus à se rendre maîtres de Carthagène.

Le fort commandait complétement la ville ; il fallait s’en emparer à tout prix.

Dix fois, les boucaniers que cette résistance irritait, montèrent bravement à l’assaut, dix fois ils furent malgré leurs efforts, précipités du haut des murailles.

La nuit approchait ; il fallait en finir.

Ourson Tête-de Fer réunit autour de lui ses plus braves compagnons, et, suivi de l’Olonnais, du Poletais et des chefs les plus célèbres de la flibuste, il résolut de tenter encore une dernière et suprême attaque.