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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/360

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mauvaise humeur, avec les hommes qu’il avait recrutés, il entendit la voix d’Ourson.

— À l’assaut, frères ! criait le capitaine ; à l’arme blanche ! Cette fois, il faut en finir.

— Sont-ils heureux ? grommela Barthélemy.

En un instant il réunit une troupe nombreuse de cavaliers, se mit a leur tête, et s’élança à toute bride vers le village.

Une heure plus tard, lui et sa troupe arrivaient comme un ouragan en vue de Turbaco.

Aussitôt après s’être échappé de l’habitation de la façon que nous avons rapporté plus haut, don Torribio Moreno ou plutôt, car il est temps de lui rendre son véritable nom, l’ancien flibustier Boute-Feu, s’était rendu dans la pulqueria où Matadoce et les autres dignes bandits qu’il avait engagés se tenaient cachés en attendant ses ordres, ainsi qu’il en était convenu avec eux.

Boute-Feu fit irruption dans la pulqueria. Les bandits fumaient, buvaient du mezcal et jouaient au monte, sans se préoccuper le moins du monde de ce qui se passait au dehors, et prenant parfaitement en patience l’oisiveté dans laquelle les laissait celui qui les avait engagés.

Sur l’ordre de l’ancien boucanier ils se levèrent, prirent leurs armes et en un instant furent prêts à le suivre.

Ils étaient quinze, les autres avaient été, deux jours auparavant, envoyés à Carthagène et embar-