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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/363

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Le combat s’engagea donc et prit bientôt des proportions immenses.

En arrivant auprès de la fontaine du village, le capitaine Barthélemy fit un instant arrêter sa troupe et il prêta l’oreille avec inquiétude.

Une vive fusillade se faisait entendre du côté de l’habitation.

— J’entends les gelins ! s’écria Barthélemy ; Ourson a dit vrai ! nos frères sont attaqués ! En avant, vive Dieu, en avant !

Ils repartirent et entrèrent au galop dans la cour de la maison.

Là tout était tranquille.

Le combat se livrait dans le jardin.

– En avant ! reprit Barthélemy en sautant à bas de son cheval.

Les boucaniers le suivirent.

Le jardin était jonché de cadavres.

Au milieu d’une large pelouse dont un énorme mezquite occupait le centre, Alexandre Legrand et huit boucaniers, seuls survivants de vingt qu’ils étaient d’abord, tous plus ou moins blessés, formés en cercle autour du tronc du mezquite et faisant face de tous les côtés à la fois, se défendaient comme des lions aux abois contre une vingtaine d’Espagnols, qui les enveloppaient et les attaquaient avec fureur.

— Feu et à l’arme blanche, enfants ! cria Barthélemy.