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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/366

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Quelques minutes plus tard, et le misérable aurait réussi dans son odieux projet.

Barthélemy, sans perdre un instant, organisa tout pour retourner le plus promptement possible à Carthagène et emmener les deux jeunes filles avec lui.

— Mon père ? s’écria doña Lilia.

— Bientôt vous le reverrez, je l’espère, répondit le boucanier.

— Vous l’avez vu ?

— De loin, oui : c’est un brave soldat.

— Et mon père à moi, vous ne m’en parlez pas, señor ? dit doña Elmina avec agitation.

— Le vôtre, señorita, je ne le connais pas.

— Comment ! vous ne connaissez pas don José Rivas, señor ?

— Pardonnez-moi, señorita.

— Eh bien ?

— Eh bien…

Le boucanier s’arrêta, il s’apercevait, mais trop tard, que sa langue avait marché trop vite et qu’il avait laissé échapper une sottise.

— Parlez, au nom du ciel, reprit doña Elmina avec douleur ; mon Dieu, serait-il blessé ?… vous ne répondez pas… un mot je vous en conjure… il n’est pas mort ?

Le boucanier fit un violent effort sur lui-même et prenant résolument son parti :