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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/58

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ses droits, et soutenait que son engagé n’avait été ni frappé ni abandonné par lui, mais s’était sauvé par malice, et s’était fait marron, dans le but de lui nuire.

Malheureusement pour Boute-Feu, sa réputation de cruauté était si bien établie à Port-Margot et lieux circonvoisins, que M. d’Ogeron, sans vouloir l’entendre, le renvoya en le menaçant d’un châtiment exemplaire si, à l’avenir, il ne traitait pas ses engagés avec plus d’humanité.

Le boucanier se retira la tête basse, sans oser répondre, mais en roulant dans sa tête des projets de vengeance.

Il est vrai que son ex-engagé s’inquiétait fort peu des menaces de son ancien maître, maintenant qu’il était libre et qu’il avait le droit de se défendre.

Quelques jours plus tard, Ourson s’embarquait sous les ordres de Montbarts l’Exterminateur.

Il fit ainsi plusieurs expéditions en compagnie des chefs les plus renommés de la flibuste, et en peu de temps non-seulement il acquit des richesses assez considérables, mais encore il obtint, grâce à son audace, sa témérité et surtout son intelligence, une grande réputation parmi les Frères de la Côte.

Depuis qu’il avait été déclaré libre, jamais Ourson n’avait fait allusion aux souffrances horribles qu’il avait endurées pendant son esclavage, jamais le nom de Boute-Feu n’avait passé sur ses