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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/78

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il tenait encore dans ses doigts crispés le pistolet fumant.

Les dés en tombant avaient amené une rafle de six.

Heureusement pour Ourson, deux personnes veillaient sur lui : la première, la prisonnière espagnole qui l’avait bravement attiré en arrière, au risque de devenir elle-même victime de son dévouement ; la seconde, le beau Laurent, qui surveillait attentivement le boucanier, et avait détourné le coup.

Montbarts fit un geste pour réclamer le silence.

Chacun se tut.

— Frères, reprit le flibustier vous avez tous été témoins de ce qui vient de se passer.

— Oui ! oui s’écrièrent les Frères de la Côte d’une seule voix.

— Donc, vous reconnaissez comme moi que nous avons le droit d’user de nos priviléges, et de juger l’assassin ?

— Oui, répondit Vent-en-Panne au nom de tous, il doit être jugé ici même, tout de suite.

— C’est bien, Frères, dit Montbarts, que décidez-vous de cet homme, après le lâche attentat dont il s’est rendu coupable ?

— Il doit mourir, répondirent les assistants d’une seule voix.

— C’est votre jugement ?

— Oui, la mort, répondirent tous les Frères de la Côte.