Aller au contenu

Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/192

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

forcé l’expression ; la vérité est que, depuis trois mois, nous vous cherchons, mais que c’est ce matin seulement que nous avons définitivement trouvé votre piste.

— Coupée par deux pistes indiennes, fit Belhumeur ; vous devez même, si je ne me trompe, avoir établi votre campement de nuit à une courte distance du nôtre.

— À une portée de fusil tout au plus ; mais vous me confondez ! ceci tient de la sorcellerie ; je vous avoue que je ne comprends plus du tout.

— Quelques mots suffiront pour vous mettre au courant de ce fait qui vous semble si extraordinaire, dit Olivier en souriant : en allant vendre des fourrures au comptoir d’échange de Little-Rock, Belhumeur a appris par hasard que vous et notre ami Poil-de-Vache, l’Éclair-Sombre, vous vous étiez engagés en qualité de guides et de batteurs d’estrade au service de quelques marins désireux de faire une excursion dans les prairies de l’Ouest.

— C’est la vérité pure, mais je ne vois pas…

— Attendez, interrompit Olivier : pour des raisons particulières, et qui ne touchent que moi seul, à tort ou à raison je me suis intéressé à ces marins explorateurs ; je me suis mis dans la tête de les trouver et peut-être de causer avec eux, lorsque je saurai pourquoi, eux marins, ils ont voulu pousser une pointe si avancée dans les grands déserts américains ; j’ai proposé à Belhumeur de venir chasser de ce côté : il y a consenti ; alors nous nous sommes mis en route pour le rio Gila, que nous avons atteint aujourd’hui seulement, au coucher du soleil ; voilà tout.