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Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/217

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chemise et montrant un sachet en peau de rat musqué, suspendu à son cou par une chaînette d’acier, il y a dans ce sac pour plus de trois cent mille francs de diamants, sans compter une quarantaine de mille dollars que mon échangiste de Little-Rock a entre les mains. Ces sommes réunies me composent, si je ne me trompe, une fortune modeste, mais plus que suffisante pour moi, avec les goûts que vous me connaissez. Que dites-vous de cela, mon ami ?

— Je dis que je vous admire, cher Olivier, et que ce que vous faites est bien beau, reprit-il avec émotion.

— Pourquoi donc cela, cher ami ? Je vous obéis ; je fais mon devoir, voilà tout.

Il étouffa un soupir et laissa retomber sa tête sur sa poitrine.

Le lendemain, les voyageurs se mirent en route à l’heure dite, sous l’escorte de cent guerriers choisis de la tribu des Bisons-Comanches, en tête desquels galopait fièrement le Nuage-Bleu.

Le voyage jusqu’à Little-Rock fut une véritable promenade, qui, par ses agréments, réconcilia complétement les marins avec le désert américain.

À deux lieues de la ville on fit halte pour les derniers adieux ; ils furent touchants des deux parts ; Olivier aimait beaucoup les Comanches, qui l’adoraient et lui avaient donné tant de preuves de dévouement.

M. Maraval leur fit cadeau de plusieurs fusils, de poudre, de plomb, de couteaux à scalper, et il leur distribua une grande quantité de couvertures de laine, ce qui porta leur joie au comble.

Olivier mit pied à terre ; il caressa son cheval,