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Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/216

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— Quand vous voudrez, répondit le jeune homme.

— Demain, au lever du soleil, dit le Sachem en entrant dans le calli ; quand on a pris une résolution, il faut l’exécuter vite. Je vous accompagnerai. Où allez-vous ?

— À Little-Rock, dit M. Maraval.

— Soit. À demain, au lever du soleil.

— C’est convenu, répondit Olivier.

Le Sachem sortit.

— C’est à Little-Rock que j’ai laissé votre navire, dit don Jose quand ils furent seuls ; vous aurez besoin de changer de costume. Du reste, que cela ne vous inquiète pas, j’ai des lettres de crédit.

Olivier sourit avec amertume.

— Je n’ai jamais usé d’une seule des lettres de crédit dont vous m’aviez chargé à mon premier départ de Cadix, après mon évasion du vaisseau le Formidable, dit-il : je ne commencerai pas aujourd’hui ; il est bon que l’on sache bien que je n’ai besoin de l’aide ni des secours de personne pour vivre à ma guise, mon ami.

— Mais comment ferez-vous ?

— Mon cher Jose, vous savez n’est-ce pas, mieux que personne, que j’ai remboursé intégralement les frais d’achat et d’armement du Hasard qui, m’avez-vous dit, se nomme aujourd’hui le Lafayette.

— Je le sais, mon ami, mais c’est une raison de plus pour que…

— Attendez, interrompit-il doucement : en débarquant à Santa-Buenaventura, je me suis muni de cent-cinquante onces d’or ; elles sont encore dans ma valise, et, ajouta-t-il en entr’ouvrant sa