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Page:Aimard - Rayon de soleil, 1866.djvu/86

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les drames du nouveau-monde



nègre en le suivant à quelques pas en arrière.

Arrivé aussi près de la clairière que la prudence le permettait, le jeune officier aperçut six ou huit Indiens, — probablement des Shawnees, — qui exploraient les ruines avec une profonde curiosité. Ils étaient peints en guerre et revêtus de leurs plus fantastiques costumes. Canfield jugea que le parti le plus sage était de leur laisser le champ libre ; s’enfonçant alors dans le bois avec les plus grandes précautions, il demanda au nègre quand il les avait aperçus.

— Massa Canfield, répondit Caton d’une voix si basse que son interlocuteur l’entendait à peine ; j’ai veillé et monté la garde pendant deux ou trois heures, mais ensuite le sommeil m’a gagné et j’ai roulé par terre. Je ne sais pas combien de temps je suis resté comme çà, mais en ouvrant les yeux j’ai aperçu ces Indiens marchant en rond, trépignant, sautant, examinant tout. Je n’ai rien eu de plus pressé que de vous avertir.

— Par où penses-tu qu’ils soient venus ?

— Je ne sais pas. Ils doivent avoir passé tout près de nous ; c’est probablement la même route qu’ils avaient suivie l’autre nuit.

Quoiqu’il en fût, le lieutenant était du même